CP’ENA : rencontre avec Fayçal JELIL

CP’ENA : Une chance pour les Jeunes des quartiers prioritaires

Depuis une dizaine d’année maintenant, l’ENA a créé la CP’ENA qui s’adresse aux jeunes des quartiers prioritaires de la ville.
Nous avons rencontré Monsieur Fayçal JELIL, délégué du préfet à l’Egalité des Chances sur les quartiers prioritaires de l’Arrondissement d’Avesnes sur ce sujet.

CP’ENA: L’interview de Fayçal JELIL

SAI: Monsieur le délégué du Préfet, vous attirez notre attention sur une opportunité ouverte aux étudiants et demandeurs d’emploi issus de milieux modestes, d’accéder à de hautes études et de réaliser une belle carrière professionnelle avec la CP’ENA. Pouvez-vous nous en dire plus ?…

Fayçal JELIL: La CP’ENA signifie Classe Préparatoire intégrée à l’ENA. L’ENA, Ecole Nationale d’Administration est l’école prestigieuse dont sortent chaque année des hommes et des femmes qui intégreront demain les grands corps de l’Etat, dirigeront des entreprises publiques comme privées ou choisiront d’embrasser une carrière politique. La plupart des étudiants qui y parviennent ont généralement suivi préalablement une classe préparatoire et une grande école ou encore Science Po (Paris, Lille..). C’est un parcours laborieux mais accessible pour des étudiants ou des demandeurs d’emploi issus de milieux sociaux modestes comme celles et ceux habitants en quartiers prioritaires de la ville (Maubeuge, Jeumont, Ferrière-la-Grande, Neuf-Mesnil, Hautmont…).

SAI : Quelle réponse la CP’ENA apporte-t-elle à ce problème ?

FL: La classe préparatoire intégrée répond aux deux grands problèmes qui se posent aux étudiants et demandeurs d’emploi issus de milieux modestes et notamment des Quartiers Prioritaires de la Politique de la Ville :

• Elle facilite matériellement leur vie étudiante : logement pris en charge en résidence universitaire, allocation pour la diversité dans la fonction publique, bourse de l’enseignement supérieur, aide de l’ENA, prêt d’un ordinateur portable…
• Elle apporte le coaching nécessaire pour prendre confiance en soi et trouver les bonnes entrées… Chaque étudiant est épaulé par un tuteur, bénéficie de conseils personnalisés, d’un enseignement théorique et pratique, de mises en situation pour préparer le concours.

SAI : Quelle sont les conditions pour intégrer la CP’ENA ?

FL : D’une part, les ressources des candidats et de leurs parents ne doivent pas dépasser 33.100 euros par an au titre de l’avis d’imposition 2017 sur les revenus 2016. D’autre part, les jeunes gens doivent faire preuve d’une grande motivation et présenter un parcours scolaire et universitaire de qualité.

SAI: Combien d’étudiants pourront intégrer la CP’ENA durant l’année universitaire 2018-2019?

FL: 24 étudiants, c’est un effectif restreint, c’est vrai, mais c’est une chance exceptionnelle qui peut transformer la vie de chaque étudiant qui sera reçu. C’est aussi un gage de qualité pour un enseignement personnalisé. Parmi les 117 élèves des 8 premières promotions, 80 lauréats ont obtenu un concours à l’issu de la préparation et occupent actuellement un poste dans la fonction publique.

SAI : Quel est l’intérêt de ce dispositif pour l’ENA ?

FL : Avec la CP’ENA, l’ENA veut renforcer la diversification du recrutement, rompre avec l’uniformité des profils, apporter du « sang neuf » dans la haute fonction publique… Ce dispositif permet aussi de montrer que la France, l’État incarne une certaine méritocratie qui ne laisse personnes sur le côté.

SAI : Quand et comment faut-il déposer sa candidature ?

FL : Il faut commencer par se rendre sur le site d’inscription en ligne (https://www.ena.fr/Concours-Prepas-Concours/preparer-reussir-concours/Classe-preparatoire-Egalite-des-chances). L’ouverture des préinscriptions en ligne a commencé depuis le 1er mars 2018. La date limite de dépôt des candidatures est fixée au 18 mai 2018. L’oral d’admission des candidats sélectionnés se déroulera les 20, 21 et 22 juin 2018. La pré-rentrée aura lieu entre le 2 et le 6 juillet 2018.

SAI : Avez-vous un message personnel à exprimer ?

FL : Beaucoup de personnes issues de milieux modestes rencontrent des difficultés à l’accès à la bonne information et/ou se disent « Ce n’est pas pour moi ». Je leur réponds à ces femmes, ces hommes, ces jeunes que tout est possible. Les limites que nous nous mettons sont les limites que nous nous fixons plus où moins conscientes. Nous avons des talents cachés dans nos quartiers prioritaires. Transmettre l’information, c’est déjà donner une chance ! Alors croyez-en vous et foncez !

Envie de tenter votre chance avec la CP’ENA? rendez vous sur le site de l’ENA pour vous inscrire !